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L'inceste

L'inceste, tout le monde sait ce que c'est : c'est l'abus sexuel d'un enfant par un membre de la famille, abus fondamentalement destructeur pour la victime, qui faute d'avoir été traité, risque de la conduire à d'importants troubles psychologiques. De nombreuses vies peuvent ainsi se voir détruites à cause d'un abus de ce type dont les effets sur le long terme imprègneront toute la vie de la victime et de ses descendants. Honte, culpabilité, dégoût de soi, autodestruction, dépression, troubles sexuels ou reproduction des faits sur la génération suivante font partie de la triste liste des effets produits par de tels abus qui marquent leur victime à jamais.

Ce que nous apprennent les statistiques sur ce problème, c'est que l'inceste est rarement du fait de la mère, et qu'il ne concerne pas forcément un milieu social particulier, défavorisé par exemple. Mais les statistiques sont à prendre avec la plus extrême précaution, car elles ne prennent en compte que les incestes révélés, qui sont malheureusement très loin d'être les seuls. Honte et culpabilité des victimes s'opposent en effet à l'aveu de l'abus subi, mais peut être encore plus que tout s'y oppose le mode de fonctionnement des familles incestueuses qui se caractérise par un repli social de la famille sur elle-même, dans le " hors la loi ", et une complicité dans le déni, déni de l'acte (c'est pas possible, tu mens, ça n'est jamais arrivé) , de la responsabilité (c'est pas si grave, voire ça ne peut pas lui faire de mal, ça l'initie !). C'est ce déni que l'enfant ou l'adolescent va souvent trouver sur sa route, déni meurtrier qui renvoie cet acte odieux dans l'indicible, l 'incapacité de trouver un sens à ce qui s'est passé, premier pas vers la reconstruction. Un indicible qui n'en fera pas moins des ravages sur la vie du sujet. Il est indispensable que la victime puisse révéler le secret, accéder à nouveau à des émotions qui ne sont parfois plus ressenties, donner un sens à ce qui s'est passé, se débarrasser de la honte et de la culpabilité qui ne concernent de fait que l'agresseur, ainsi que de sa haine et de sa peur afin de pouvoir non pas oublier, mais continuer à vivre malgré ça, sans reproduire le schéma familial pathologique. Un long travail de reconstruction, bien sûr.

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