jeudi

A deux, c'est mieux...

Ce soir, j’ai pris ma position favorite, c’est également la tienne : les pieds sur ma chaise, les jambes recroquevillées sur ma poitrine, la tête penchée vers le clavier… C’est toujours ainsi que j’écris… C’est aussi ainsi que je te revois lorsque tu regardais la télé en caressant Rosco et ainsi que je t’ai toujours imaginé aux toilettes. J’avais un peu honte d’être témoin de ton intimité mais chaque fois que je passais derrière toi, je nettoyais les traces de tes souliers sur le rebord du pot…comme pour effacer ma gêne et surtout pour te protéger. J’avais alors le sentiment d’entretenir secrètement notre complicité. Jusqu’au moment où j’ai compris que je n’étais pas la seule à connaître ta méthode de défécation : maman te criait dessus parce qu’elle ne pouvait plus supporter de devoir faire le ménage des chiottes plusieurs fois par jour… (Une chance pour elle, ça aurait pu être pire, si je m’y étais mise moi aussi. J’avoue avoir tenté l’expérience mais je m’éclaboussais les fesses. J’en avais d’ailleurs conclu que ta merde devait sans doute être plus légère que la mienne…). Maman devenait plus hystérique encore lorsque tu niais et rejetais contre elle ses accusations. En réalité, maman avait parfaitement raison. Il faut admettre qu’une telle pratique peut sembler étrange, en tout cas, elle demeure marginale mais moi, je ne te reprochais rien, je n’aurais jamais osé te dire un mot à ce propos. Et même si maman savait ce que tout comme toi et moi savions, je préférais garder le silence, avec des yeux remplis d’admiration et d’adoration devant ton « one man show » intitulé : manipulations, mensonges et trahisons. Car même si je devais rester cachée dans les coulisses, c’était encore mon seul moyen de préserver ma place dans ton spectacle. Pour rien au monde, j’aurais risqué que l’on me retire le rôle de ta complice… Aujourd’hui, au lieu de me mettre en colère et de hurler comme maman pouvait si bien le faire, je me moquerais et rirais de toi… C’est plutôt drôle cette façon de chier, tu ne trouves pas ? C’est vrai, quand j’y pense à présent ça me fait rire… Mais à bien y penser, non, peut-être pas, peut-être toujours pas, jamais peut-être j’aurais l’audace de rire de toi… Jusqu’ici, je n’ai pas encore été capable de te parler, ni de ça, ni du reste. Aujourd’hui comme hier, je me tais. Parler signifierait t’humilier, te ridiculiser, te rabaisser, t’obliger à faire face aux aspects de ta personnalité les plus grotesques, les plus absurdes et pitoyables. Et puis, pourquoi pas ? Toi, tu n’as jamais renoncé à utiliser ton sarcasme envers moi ?!! Oui, mais justement, c’est à cause de tout ce sarcasme devenu intolérable à un point tel que je m’empêche depuis toujours de te dire tes vérités parce qu’il me semble évident que tu pourrais me tuer.


Je suis assise comme je le fais toujours dans ta position… Et si celle-ci coupe ma respiration, étouffant ma poitrine et mon ventre et retient la circulation sanguine, engendrant douleurs dans mes jambes et mes pieds, au point où j’aurais bientôt peine à les utiliser, me mettre debout et marcher… je sais maintenant pourquoi je trouve autant de confort dans cette position aussi inconfortable : cela me fait mal de te dire que tu me fais chier !


Parce que lorsque j’étais enfant, j’ai espéré naïvement recevoir de l’amour, de la confiance et de la reconnaissance en ramassant toutes tes merdes, tout ce que je récolte à présent est toujours bel et bien de la merde. Comment ai-je pu croire encore à mon âge à un tel tour de magie ? Comment une idée à ce point absurde, ait pu encore m’effleurer l’esprit ? Qui serait assez stupide pour croire que de la merde puisse un jour se changer en Amour ? Mais pire encore, qui, après avoir fait l’erreur d’ouvrir son coeur rien qu’une seule fois, à ne serait ce qu’un échantillon microscopique de merde, pourrait l’accepter une seconde fois ? Personne, sinon moi… Et je ne me contente pas seulement de sentir son odeur nauséabonde, je la respire à plein poumons, je la goûte, la savoure, la dévore, je l’enduis par couches épaisses sur tout le corps, je me roule dedans, je plonge en elle profondément, je m’y noie.


Je sais déjà comment tu répondrais à ces questions : je suis malade, folle, faible… Comment dis tu déjà ? C’est quoi ta réponse exactement ? Ha oui : je suis fragile psychologiquement… Et là, même si tu te gardes bien d’exprimer tes paroles infectées de venin, ton visage trahit tes pensées. Tu ricanes, sûr de toi, face à ma colère que tu crois passagère. Tu crois que ma rage ne pourra t’atteindre mais au contraire, continuera comme toujours à me détruire.


Prépare toi, je vais te surprendre. Je te chie dessus et te le dire me fait déjà un peu moins mal. Je ne suis ni faible, ni seule, ni vulnérable et encore moins désespérée et invincible, ma colère m’accompagne et grâce à elle, je vais me tenir debout et reprendre possession de tout mon pouvoir, ma puissance et ma liberté.

Mordaza soeur

1 commentaire:

kdlatona a dit…

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